Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud (arabe : الوليد بن طلال بن عبد العزيز آل سعود), ou plus simplement Al-Walid (en anglais Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud1) est un prince et homme d’affaires saoudien né le 7 mars 1955 à Riyad. Fils de Talal ben Abdelaziz Al Saoud, surnommé le « prince rouge », il est le petit-fils d’Ibn Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite et de Riyad es-Solh, l’un des pionniers de l’indépendance du Liban.
En juin 2021 sa fortune est estimée par Bloomberg à 19,1 milliards de dollars et fait de lui la 103e personne la plus riche du monde.
Biographie
Famille
Al-Walid ben Talal est né le 7 mars 1955 à Riyad. Il est membre de la dynastie Al Saoud, fils du prince Talal ben Abdelaziz Al Saoud et petit-fils du roi Ibn Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite2 ainsi que de Riyad es-Solh et sa femme syrienne Fayza Al-Jabiri3,4,5.
Par sa mère, Mouna El Solh, dont la sœur Lalla Lamia El Solh a épousé Moulay Abdallah du Maroc, Al-Walid est le cousin de Moulay Hicham (le prince rouge), Moulay Ismail et Lalla Zineb.
Il est le frère de Khaled ben Talal Al Saoud.
Il a été marié et divorcé trois fois. De sa première union sont nés sa fille Reem et son fils Khaled (en). Il s’est à nouveau marié (avec entre autres Ameera al-Taweel)6.
Études
Diplômé en administration des entreprises (Bachelor’s Degree) du Collège de Menlo, Californie, en 1979[réf. nécessaire], et titulaire d’un diplôme universitaire de deuxième cycle en sciences sociales obtenu avec mention à l’université de Syracuse, New York, en 19857, le prince Al-Walid a créé en 1979 sa société Kingdom Holding Company spécialisée dans la construction et l’immobilier, avant d’élargir ses investissements à d’autres secteurs et ainsi devenir investisseur international8.
Affaires
En 2013, il accuse Forbes d’avoir sous-estimé sa fortune, évaluée à 20 milliards de dollars par le magazine américain qui refuse de calculer la fortune de ben Talal sur la base des avoirs listés à la Bourse saoudienne9.
En 2013 toujours, sa fortune est évaluée par Bloomberg LP à 26 milliards de dollars, au 20e rang mondial. Homme d’affaires, le prince possède un apport financier et, via la Kingdom Holding Company possède ou a possédé des parts dans des sociétés :
- dans la banque : Citigroup – En 1991, il investit 590 millions (environ 40 dollars l’action) dans la banque Citigroup. En 9 ans, son investissement est multiplié par 15.
- dans la construction : Canary Wharf, Jeddah Tower (voir ci-dessous) ;
- dans l’immobilier : le Kingdom Centre, la Kingdom City et les Songbird Estates ;
- dans l’hôtellerie : Hôtel Savoy à Londres, 50 % des Four Seasons Hotel dont l’hôtel George V à Paris (racheté en 1996 et rouvert en 1999), 33,3 % des Mövenpick Hotels & Resorts, et les Fairmont Hotels and Resorts, soit plus de 200 hôtels dans le monde ;
- ancien actionnaire d’Euro Disney SCA dont il détenait moins de 5 % du capital10 ;
- dans les médias : propriétaire du label Rotana, grand label musical au Moyen-Orient, une compagnie de production de films, un magazine, six chaînes musicales, 5,5 % de News Corporation, ancien copropriétaire de Kingdom Entertainment11,12,13 ;
- il fut par le passé actionnaire dans des sociétés comme Apple, AOL, Motorola, eBay ou Twitter14.
- dans le studio de cinéma américain 21st Century Fox.
En 2015, il annonce, qu’il verserait, 29 millions d’euros de sa fortune personnelle à une fondation philanthropique15.
Arrestation
Article connexe : Purge de 2017 en Arabie saoudite.
Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2017, le prince Walid Ben Talal et Amarh Moses sont arrêtés par les autorités saoudiennes sur ordre de Mohammed ben Salmane dans le cadre d’une « campagne contre la corruption »16. Il payerait le prix de l’opposition de son père Talal ben Abdelaziz Al Saoud à la nomination de Mohammed ben Salmane comme prince héritier du royaume17. Il est détenu, avec plusieurs autres dignitaires saoudiens, à l’hôtel le Ritz Carlton de Riyad18.
Après trois mois de détention et de discussion durant laquelle l’État saoudien a donné le choix à Walid Ben Talal entre payer et faire face à la justice du pays, le prince décide de payer et il est ainsi libéré le 27 janvier 201819,20. Il reste cependant en résidence surveillée.
Il prévoit, à sa sortie de détention, de « laver sa réputation ». Et il est prévu qu’il reste à la tête de la Kingdom Holding Company21.
Jeddah Tower
Al-Walid ben Talal annonce en 2011 la construction de la Jeddah Tower (ou tour de Djeddah) qui a pour objectif d’être la plus grande tour du monde22.
Fortune
En 2017, le magazine américain Forbes estime la fortune de Al-Walid ben Talal à 18,7 milliards de dollars. Cette somme le place alors à la 45e place de son classement des fortunes mondiales21.
Biens immobiliers
- Le Promotion Palace, un luxueux palais de 317 pièces sur 250 000 m2 à Hay al Huda, disposant de trois piscines et d’une mosquée personnelle. Le tout est orné de 1 500 tonnes de marbre italien, de tapis orientaux en soie, de robinets plaqués or, et comprend 250 ensembles TV. Quatre cuisines : « arabe », « occidentale », « asiatique » (la quatrième ne sert qu’aux desserts) dirigées par des chefs qui peuvent nourrir 2 000 personnes avec un préavis d’une heure. On compte aussi un étang en forme de lagon et un cinéma privé de 45 places23.
- Le Kingdom Oasis dans la province de Janadriyah, est un site en construction de 4 000 000 m2. Il sera le complexe privé le plus luxueux du pays, mais également le « lieu de vacances » et l’endroit dans lequel le prince hébergera ses invités de marque. Un lac de 70 000 m2 et un zoo privé sont prévus.
Véhicules
- Propriétaire d’environ 200 modèles de voiture différents (dont plus de la moitié sont de grand luxe), il en possède deux exemplaires de chaque, une pour lui et une pour ses gardes du corps.
- quatre avions : un Boeing 747, un Airbus A340, un Boeing 767-400ER et un Hawker Siddeley 125.
- un yacht : le Kingdom 5KR, 86 m de long. Le prochain devrait être le New Kingdom 5KR, 180 m de long, l’un des plus grands et plus luxueux yachts privés du monde, initialement commandé aux chantiers T. Mariotti (en) mais dont le prince n’a pas encore levé l’option d’achat24.
En 2008, il a passé commande d’un Airbus A380 Prestige aménagé sur trois ponts pour son usage personnel comme jet privé25,26 et du New Kingdom 5KR pour un total d’environ 750 M$27. En février 2013, il revend son A380 alors qu’il n’a pas encore eu les clés28 afin d’investir dans des entreprises en Arabie saoudite et au Moyen-Orient.
Donations et reconnaissances
Une grande partie des activités de bienfaisance du prince sont dans le domaine de l’éducation. Combler les écarts entre les communautés occidentales et islamiques est une tache importante à ses yeux. Au fil des ans, il a financé un certain nombre de centres d’études de l’Amérique dans des universités du Moyen-Orient et des centres d’études islamiques dans les universités occidentales29.
- En 2002, il fait don, lors d’un téléthon à la télévision saoudienne, de 18,5 M£ aux familles des victimes palestiniennes après les opérations israéliennes dans la ville de Jénine en Cisjordanie. Le téléthon avait été organisé par le roi Fahd pour aider les familles des martyrs palestiniens. Le gouvernement saoudien ayant précisé que le terme « martyrs » était attribué aux « Palestiniens victimes de la terreur et de la violence israélienne », non aux kamikazes.
- Élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur par le président Jacques Chirac, il offre 17 millions d’euros en 2005 pour la construction des futures salles des Arts de l’Islam du Louvre, dont il est le premier mécène international et l’unique donateur individuel8.