Macky Sall

Macky Sall (Écouter), né le 11 décembre 1961 à Fatick, est un homme d’État sénégalais. Il est président de la république du Sénégal entre 2012 et 2024. Il est actuellement envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P)1.

Membre du parti démocratique sénégalais (PDS), il soutient le président Abdoulaye Wade lors de l’élection présidentielle de 2000. Par la suite, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique de 2002 à 2003, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales de 2003 à 2004, Premier ministre de 2004 à 2007 puis président de l’Assemblée nationale de 2007 à 2008.

En 2008, après un conflit avec le président, il quitte le PDS et fonde l’alliance pour la République (APR), parti avec lequel il remporte le second tour de l’élection présidentielle de 2012 avec 66 % des voix face au président Wade.

Au pouvoir, il met en place un vaste programme d’infrastructures. Lors de l’élection présidentielle de 2019, il est réélu pour un mandat de cinq ans avec 58 % au premier tour. Il repousse un temps la tenue du scrutin présidentiel de 2024 — auquel il n’est pas candidat — juste avant l’ouverture de la campagne officielle, ce qui lui vaut des accusations d’autoritarisme, mais sa décision est invalidée par le Conseil constitutionnel.

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]

Macky Sall est par son père d’une famille de Ndouloum-Adji Founebé, propriétaires terriens du Fouta2. Sa mère est issue de la famille des Seebés, guerriers du Fouta3.

Au sein d’une famille de cinq enfants4, Macky Sall est élevé dans la région de Fatick puis dans le Fouta Toro par son père, Amadou Abdoul Sall, manœuvre dans la fonction publique, puis gardien, et sa mère, Coumba Thimbo, vendeuse d’arachides5.

Alors que son père est membre du Parti socialiste sénégalais (PS), Macky Sall fréquente les maoïstes au lycée de Kaolack, par le truchement de son beau-frère, puis entre durant ses études à la faculté de Dakar, dans le mouvement marxiste-léniniste, And-Jëf, auprès de Landing Savané. Il s’en éloigne rapidement, ne partageant pas l’idée du mouvement, ni la stratégie de Savané de boycott du scrutin de 1983 contre le PS, lors duquel il vote pour le libéral Abdoulaye Wade, de même qu’en 19885.

Il poursuit sa formation, et devient ingénieur géologue, géophysicien formé à l’Institut des sciences de la terre (IST) de Dakar, puis à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (ENSPM) de l’Institut français du pétrole (IFP) de Paris.

Il est membre de plusieurs associations nationales et internationales de géologues et géophysiciens6,7.

Carrière professionnelle

[modifier | modifier le code]

De décembre 2000 à juillet 2001, il est directeur général de la PETROSEN (Société des pétroles du Sénégal)8.

Parcours politique

[modifier | modifier le code]

Débuts et ascension

[modifier | modifier le code]

Diplômé, il adhère à la fin des années 1980 au Parti démocratique sénégalais (PDS) de Wade qui le repère9,10.

Il est secrétaire général de la Convention régionale du PDS de Fatick depuis 199811 et président de la cellule Initiatives et Stratégies de 1998 à 200812. Il reste fidèle à son dirigeant, en devenant président des cadres du parti, et participant à ce titre à la campagne du « Sopi » de l’élection présidentielle sénégalaise de 2000, qui porte Abdoulaye Wade à la tête du pays5.

Proche collaborateur du nouveau président, il espère intégrer le gouvernement, mais devient, de décembre 2000 à juillet 2001, directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN)13, dans laquelle il a occupé le poste de chef de la division Banque de données pendant plusieurs années5, et conseiller spécial du président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines, d’avril 2000 à mai 2001.

De mai 2001 à novembre 2002, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique14. Il remplace le professeur Abdoulaye Bathily qui deviendra vice-président de l’Assemblée nationale.

De novembre 2002 à août 2003, il est ministre d’État, ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique dans le gouvernement dirigé par Mame Madior Boye.

En juin 2003, en réaction aux propos de Nicolas Sarkozy sur les charters, il met en œuvre l’expulsion de neuf Français du territoire13.

D’août 2003 à avril 2004, il est ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement d’Idrissa Seck15. Il est remplacé au poste de ministre de l’Intérieur par Ousmane Ngom16. Parallèlement, il est nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) en avril 2004.

Premier ministre

[modifier | modifier le code]

Macky Sall est nommé Premier ministre le 21 avril 2004. Il occupe cette fonction jusqu’au 19 juin 2007, lorsqu’il est remplacé par Cheikh Hadjibou Soumaré17. Il détient ainsi le record de longévité des Premiers ministres de Wade. Peu connu, il s’impose lors de son premier discours de politique générale face aux ténors de l’opposition. Puis, il met en œuvre les projets présidentiels mis en sommeil par Seck : autoroute, corniche de Dakar, nouvel aéroport5.

Il conduit la campagne pour la réélection d’Abdoulaye Wade en 2007, mais voit ses relations se tendre avec le président réélu. Alors que Macky Sall avait contribué à la réussite électorale de Wade, ce dernier l’a ignoré[Quand ?] quand un journaliste aborda la question d’un potentiel successeur18.